jeudi 7 février 2013

Le livre sans nom

ANONYME                                                               


                                                                               
« Sanchez avait horreur que des inconnus entrent dans son bar. En fait, il détestait également les habitués, mais il les accueillait tout simplement parce qu'il avait peur d'eux. Éconduire un habitué, ce serait signer son propre arrêt de mort. Les criminels qui fréquentaient le Tapioca étaient toujours à l'affût de la moindre occasion d'y prouver ce qu'ils valaient, parce que c'était le plus sûr moyen d'acquérir une renommée, jusqu'au sommet de la hiérarchie du monde du crime. Le Tapioca était un bar qui avait vraiment du caractère. Ses murs étaient jaunes, et pas d'un jaune agréable : plutôt un jaunâtre de fumée de cigarette. Rien d'étonnant à cela : l'une des nombreuses règles tacites du Tapioca était l'obligation, pour l'ensemble de la clientèle, de fumer. [|...]Dans ce bar, personne n'aimait les inconnus. Les inconnus n'apportaient que des problèmes. On ne pouvait pas se fier à eux.
Aussi, lorsqu'un homme, vêtu d'une longue cape, capuche rabattue sur la tête, entra et s'assit sur un tabouret de bois au bar, Sanchez eut la certitude qu'il ne ressortirait pas en un seul morceau. La vingtaine d'habitués attablés cessèrent leur conversation et toisèrent longuement l'homme encapuchonné assis au bar. Sanchez remarqua qu'ils s'étaient également arrêtés de boire. C'était mauvais signe. S'il y avait eu une musique d'ambiance, elle se serait sûrement interrompue dès l'entrée de l'inconnu. Le seul son audible était à présent le bourdonnement continuel du gros ventilateur fixé au plafond. »



     
    A Santa Mondega, une ville du sud des États-Unis proche de la frontière mexicaine, réputée être la ville la plus dangereuse du monde, un homme étrange, encapuchonné, entre au Tapioca, un bar local. L'étranger commande un bourbon... le boit et... des coups de feu sont échangés...quelques instants plus tard les seuls survivants sont l'étranger et Sanchez, le patron du bar. 5 ans plus tard, très loin, sur une île, suite à un massacre dans un monastère, deux moines, Kyle et Peto, doivent aller à Santa Mondega pour récupérer une pierre bleue magique, l'Oeil de la lune. Près de Santa Mondega, une jeune femme, Jessica, se réveille dans une maison : on apprend qu'elle sort d'un coma de cinq ans après avoir été victime d'une tentative de meurtre. A ces personnages se joint l'inspecteur du paranormal, Miles Jensen, chargé de mener l'enquête...Tous sont reliés par un énigmatique livre sans nom...

  
     




         Original, ce 1er volume d'une trilogie l'est à plusieurs niveaux. Tout d'abord diffusé anonymement sur internet en 2007, il est repéré par un éditeur anglais et a connu un succès fulgurant. Son anonymat déchaîne les passions sur le net : De David Bowie au Prince Charles, les hypothèses sont nombreuses, mais celui qui vient en tête est Quentin Tarentino, lui-même ! Ce nom à lui seul vous donne une idée du contenu de ce livre !
Totalement atypique, ce roman débute comme un western, évolue en intrigue policière, mêle thriller, fantastique, surnaturel, gore, épouvante... et humour noir. Un vrai fourre-tout très maîtrisé et rythmé. Parfois, c'en est trop mais on reste accroché jusqu'au bout... et on attend encore la suite pour voir jusqu'où il va nous emmener !

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